Étude des déterminants du traitement antibiotique dans le cadre de la santé de la mamelle au sein d’élevages bovins laitiers danois
La prescription d’une antibiothérapie est un élément important dans la gestion des mammites : elle s’envisage dans le traitement des mammites cliniques et subcliniques, également au tarissement pour traiter ou prévenir les cas de mammites.
Afin de réduire les risques d’antibiorésistance, il faut parvenir à une prescription raisonnée des antibiotiques : l’optimisation passe par la compréhension des schémas de traitement antibiotique pour les mammites de la vache laitière ainsi que par l’investigation des facteurs qui influencent ou augmentent la prescription de ces thérapeutiques.
L’étude
L’objectif de cette étude est d’apprécier la possible utilisation de la base nationale de données bovines, incluant des enregistrements en routine de paramètres en relation avec la santé mammaire, afin de trouver les déterminants principaux des traitements antibiotiques à destination de la mamelle.
La base nationale danoise initiale contient des données anonymisées de 1 500 élevages laitiers conventionnels, sur une période allant de fin février à début mars 2016, avec plus de 90 % des vaches de race Holstein danoise. Les informations contenues dans cette base concernaient le niveau de production laitière (PL), le comptage cellulaire (SCC), les mouvements d’animaux, la reproduction, le vêlage, les dates de tarissement, les résultats de PCR (sur prélèvements de lait), les enregistrements cliniques et les traitements entre autres. Puis des analyses statistiques ont été réalisées afin de prédire tout traitement antibiotique en fonction de ces facteurs.
Les principaux enseignements de cette étude sont les suivants :
- Un total de 518 élevages laitiers a été retenu suite à analyse de la base données nationale, dont 422 ont été intégrés à l’analyse statistique (analyse en composantes principales).
- De manière générale, les déterminants les plus importants pour prédire tout traitement antibiotique en relation avec la santé mammaire variaient d’un élevage à l’autre, ce qui souligne que les éleveurs ont un comportement qui peut différer, notamment quant à l’enregistrement des données d’élevage.
- Des indicateurs sanitaires comme le critère SCC ou les analyses PCR étaient très significatifs pour traiter dans certains élevages, alors que, pour d’autres groupes, le traitement était plus en relation avec des facteurs de production comme le niveau de PL ou la réforme tardive des vaches.
- Dans beaucoup d’élevages, un taux élevé de cellules (SCC) et un haut niveau de PL étaient associés à une forte probabilité de traitement, à la fois en lactation et au tarissement. Des vaches traitées en lactation avaient aussi une plus forte probabilité d’un traitement au tarissement.
- Par ailleurs, une PCR positive était associée à une plus forte probabilité de traitement au tarissement (autorisé au Danemark uniquement sur vaches positives, pas de manière préventive). Inversement, sans explication a priori (si ce n’est de comprendre quand et pourquoi a été décidé de réaliser une PCR sur lait), une PCR positive semblait diminuer la probabilité d’un traitement en lactation…
- Les vaches étaient rarement traitées sur leur dernière lactation, en raison du choix ultérieur de réforme par l’éleveur.
En conclusion
Les informations contenues dans une base de données d’enregistrement systématisé en élevage peuvent être exploitées afin de développer des mesures de contrôle spécifiques des mammites et de promouvoir une prescription raisonnée des antibiotiques dans les élevages laitiers danois.
Afin de sensibiliser l’éleveur sur cet usage prudent des antibiotiques, il conviendrait d’avoir une approche plus ciblée sur la santé de la mamelle, au niveau du recueil et de l’utilisation des données d’élevage, avec un rôle informatif essentiel du vétérinaire entre autres acteurs.
Référence : Résumé Publication “Determinants of antimicrobial treatment for udder health in Danish dairy cattle herds.” Gussmann, M., Graesboll K., Toft N., Nielsen S., Farre M., Kirkeby C., Halasa T. Journal of Dairy Science. 2017. 101 : 505-517.
GP-FR-NON-211100044